BRIDGE CONSEIL

Qui sommes-nous


MISSION

BRIDGE CONSEIL accompagne ses clients

  • Dirigeants, Managers, Responsables projets ou programmes, Experts
  • et leurs équipes

dans la réussite des transformations de leurs organisations

  • + rapides
  • + en profondeur
  • + pérennes

 

 

Bridge Conseil Positive Transformations

AMBITION

BRIDGE CONSEIL co-construit avec ses clients les conditions de leur réussite

en renforçant les capacités des personnes et des groupes :

  • à dépasser les problématiques à résoudre
  • et à focaliser sur les résultats à atteindre.

Lors de cet accompagnement, les clients de BRIDGE CONSEIL :

  • déterminent par eux-mêmes, en équipes, les problématiques humaines essentielles à traiter et les moyens de les résoudre,
  • élaborent leurs propres modes de fonctionnement, adaptés aux enjeux du moment,
  • contribuent ainsi à une adhésion et une mobilisation partagées,
  • pour des impacts puissants et durables sur les transformations nécessaires.

CRÉATION DE VALEUR

BRIDGE CONSEIL crée des ponts :

  • entre les besoins / ambitions des hommes : sécurité, socialisation, appartenance, reconnaissance, développement, épanouissement, …
  • et les enjeux stratégiques de leurs organisations : nouveaux projets, nouveaux marchés, nouvelles perspectives, acquisitions, fusions, réorganisations, …
  • pour faciliter le déploiement sur le terrain des transformations visées.

grâce :

  • au développement du sens (partage des enjeux / de la vision par tous)
  • à l’ouverture des « mindset » (cadres de références, représentations, visions du monde, filtres personnels, …)
  • au management des relations entre personnes (équilibre contribution / reconnaissance, …)
  • à la gestion de l’énergie au travail (individuelle et collective).

 

BRIDGE CONSEIL : + de ponts,+ de liens, + de sens, + d’adhésion, + d’engagement entre les hommes et leurs organisations.

Et + d’engagement, c’est + de résultats (+ 21%),  pour les entreprises qui ont le taux d’engagement des collaborateurs le plus élevé (70% vs 10% en moyenne en France – cf. enquête Gallup 2017).

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CHIFFRES CLéS

80
% des difficultés dans les entreprises sont d'origine humaine et non technique
100
milliards d'€, le coût du désengagement des salariés en France (Enquête Gallup 2017)
21
% de rentabilité supplémentaire pour les entreprises françaises qui ont le taux d’engagement le plus élevé (Enquête Gallup 2017)
300
accompagnements en dynamiques humaines réalisés en entreprises depuis plus de 20 ans
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Actualités

Voyage en entreprises régénératives – Épisode 4 : « Dévoiler l’Entreprise Régénérative : oser la création au service du vivant »

Les trois premiers épisodes ont permis de réaliser l’importance de la dimension du vivant dans nos vies (Épisode 1), en quoi la dimension volumique actuellement poursuivie est responsable des impacts sur ce même vivant (Épisode 2) et que faire pour réduire cet impact (Épisode 3).


Dans cet Épisode 4, nous allons comprendre que l’entreprise régénérative ne peut s’atteindre qu’en changeant de manière de penser : « On ne peut résoudre un problème avec le même niveau de pensée que celui qui l’a généré », disait Einstein.

Le mouvement TIC


Dans le mouvement TIC, exploré dans l’Épisode 3, nous cherchons à diminuer les impacts négatifs.

Mais nous nous heurtons systématiquement au fait que nos intérêts sont en contradiction avec ceux de nos différentes parties prenantes : nous voulons assurer nos marges, mais nos clients veulent des prix bas et nos fournisseurs des prix d’achat élevés.

Pour réconcilier ces intérêts contradictoires, nous avons besoin d’un changement de paradigme, en envisageant nos parties prenantes avec une perspective nouvelle, d’autres lignes de fuite, en pointant d’autres aspirations.

Cela permet de voir les choses d’une façon inédite, avec des effets inattendus : il ne s’agit plus de négocier des solutions enter parties prenantes, mais de trouver des potentiels cachés permettant la mise en place de relations gagnants / gagnants. Dans cette situation, les parties prenantes deviennent des co-créateurs.

C’est une nouvelle manière de faire du business, sortant de la logique de résolution de problèmes habituelle.

C’est le mouvement TAC.

Chapitre 1 : le mouvement TAC, oser la création au service du vivant

Dans ce mouvement, le rôle de l’Entreprise a changé : elle n’est plus enfermée dans un rôle d’acteur commercial répondant aux impératifs financiers habituels. Son nouveau rôle, c’est de RéGéNéRER la Terre, les sols, la biodiversité, les humains, pour garantir la création continue.

Pour cela, l’Entreprise investit sur la singularité de chacun de ses co-créateurs, ce qui se cache au fond d’eux, afin de trouver leur potentiel unique et faire avec.

 

L’Entreprise ne considère plus son client comme quelqu’un qui recherche exclusivement un bon rapport qualité / prix, mais comme ayant des aspirations singulières, qui sont autant de territoires à explorer.

La Terre ou les collaborateurs de l’Entreprise ne sont plus cantonnés au rôle de ressources à exploiter, mais deviennent sources de potentiel et de contributions uniques.

 

Plutôt que de contraindre ses fournisseurs par des limites tarifaires, l’Entreprise trouve un potentiel à faire grandir, afin de co-créer avec eux.

Car la démarche du RéGéNéRATIF, c’est voir plus grand que soi, produire des solutions profitables, découvrir la réciprocité au-delà de la transaction.

Singularité et Création continue constituent les marques de fabrique de l’Entreprise Régénérative.

La Singularité

 

La Création continue

1/ La Création continue dans le mouvement TAC

Comment favoriser la création continue des co-créateurs en Entreprise ?

 

Les humains sont des super créateurs : civilisations, avions, fusées, microprocesseurs, intelligence artificielle, nouveaux produits, nouveaux besoins, et solutions associées.

Mais la création continue, dans l’espace et le temps, c’est les végétaux : eux seuls possèdent cette capacité unique à créer de la matière à partir de l’air, de l’eau, du sol et du soleil, depuis 3.8 milliards d’années.

Ils ont créé les conditions pour que la vie humaine et animale se développe : aucune création continue ne peut se faire sans eux.

Le végétal crée de la matière et régénère, sans déséquilibrer l’écosystème global. Alors que nous humains, on crée beaucoup en déséquilibrant l’écosystème global.

Quand on regarde de manière globale et systémique, la majorité des créations humaines sont majoritairement destructrices des grands équilibres planétaires.

Alors que la création continue des végétaux est la condition du déploiement de la vie et se propage dans toutes les directions : l’arbre capture du CO² mais crée aussi du bois, devient un refuge pour la biodiversité, participe au cycle de l’eau, protège les cultures, lutte contre l’érosion des sols qui vont participer à la séquestration du carbone.

Ainsi, les arbres créent des effets indirects qui permettent à la vie de se déployer sous toutes ses formes.

En comparaison, créer un immeuble répond à un besoin, mais ne crée pas d’autre chose que cette réponse à ce besoin : cela ne régénère rien et détruit beaucoup.

La création continue, c’est :

 

C’est créer quelque chose de plus grand que nous, avec de multiples effets positifs directs et indirects sur le système « Terre », dans son ensemble.

Pour être RéGéNéRATIVE, l’Entreprise vise la création continue, avec le vivant humain et non humain.

Nous, humains, devons mettre en place les conditions pour que les autres entités humaines et non humaines, puissent déployer leur potentiel de création continue, puis régénérer.

2/ La recherche de la Singularité des co-créateurs

Comment s’y prendre, pour notamment réconcilier des intérêts contradictoires entre de multiples parties prenantes humaines et non humaines ?

Comment faire de nos parties prenantes des co-créateurs, pour arriver ensemble à la création continue ?

La singularité, c’est l’essence de chacun, ce qu’il est en profondeur, à l’origine, au-delà de son apparence, de sa construction.

Il est indispensable de nous approprier ce concept de singularité, en prenant en compte ce que chacun d’entre nous sommes. Il n’y pas de généralisation possible, chacun est là avec sa propre singularité

 

Pour trouver la singularité d’une partie prenante, il faut faire l’effort de couper court à notre tendance à standardiser, de prendre le temps de questionner l’autre différemment.

Pour cela, il est possible de passer par différentes postures et différents niveaux de questionnement.

Exemple d’un étang :

Il peut y avoir différentes façons de le voir :

  • Dans une posture d’acheteur consommateur, on considèrera qu’il fait 1000 m², inclus dans le prix du terrain, avec de l’eau qui croupit, donc des frais à prévoir pour l’aménager, le sécuriser. Gloups…
  • Dans une posture régénérative, on passera par les questions suivantes : quel rôle joue l’étang dans cet endroit ? Comment transforme-t-il les conditions de vie localement, en tant que source d’eau pour les animaux, lieu de reproduction, de passage. Quelle est sa contribution unique ? De quoi a-t-il besoin pour continuer à jouer ce rôle ? Quel pourrait être son potentiel de création  continue, de régénération ?

Exemple d’une collaboratrice :

 

Elle peut être caractérisée par sa fiche de poste, son prix de revient, les sources de tension avec l’équipe à cause de ses arrêts maladie. Mais qu’attend-elle vraiment de son travail ? au-delà de son rôle dans l’Entreprise, quelle est sa façon unique d’approcher la vie ? Ses aspirations profondes, qu’elle pourrait offrir à son entreprise si celle-ci la voyait vraiment ?

Considérer ses parties prenantes de manière singulière, c’est ouvrir le champ des possibles.

 

Cela permet de repenser l’opposition d’intérêts, le potentiel caché derrière la contrainte.

La singularité permet donc d’enclencher de la création continue. Pour cela, il faut comprendre et rentrer en résonance avec leurs aspirations profondes, leurs potentiels uniques non réalisés des parties prenantes. Afin de développer d’autres types de relations potentielles.

 

Le régénératif consiste à créer les conditions permettant à un potentiel de s’exprimer, nourrissant ainsi le processus de création continue.

Chapitre 2 : Gérer les intérêts contradictoires

Le mouvement TIC avait comme objectif de réduire les impacts. Mais il se heurte au caractère irréconciliable des intérêts des parties prenantes.

Le mouvement TAC permet de prendre appui sur les difficultés de divergences d’intérêts entre parties prenantes pour découvrir de nouvelles opportunités derrière les contraintes qu’elles présentent.

Étude de cas à Santa Fe, au Nouveau Mexique, USA.

Années 2000, terrain de 200 ha proche d’un site naturel. Projet de construction de résidences de standing sur ce terrain privilégie.

 

Mais c’est aussi le terrain du pygargue à tête blanche, seul aigle endémique d’Amérique du Nord. Symbole central aussi pour les peuples indigènes, en danger d’extinction. Une de ses zones de reproduction se situe sur le terrain du promoteur.

 

L’Aigle est défendu par des associations écologistes locales et nationales, des universitaires, biologistes et des communautés locales.

Le promoteur, porté par un mouvement TIC de réduction d’impacts, tente d’intégrer ces parties prenantes à la conception du projet. Il souhaite éviter la contestation de son projet qui aboutirait à une procédure juridique longue et couteuse.

 

Les défenseurs de l’Aigle veulent aménager une zone de réserve autour de l’emplacement des nids, et une zone tampon additionnelle pour la chasse et la reproduction. En tout, cela correspond à 50% du terrain.

 

Pour le promoteur, cette réduction est impossible s’il veut préserver la rentabilité de son projet : s’il augmente le prix des lots, ses maisons deviennent trop chères pour le marché. Et s’il baisse la taille des parcelles, le prix au m² devient lui aussi trop cher par rapport au marché.

Il ne peut donc proposer qu’une réduction de 20% du terrain initial.

 

Malgré les efforts de médiations, les intérêts financiers et de conservation semblent radicalement irréconciliables.

 

Couper la poire en deux, comme dans une médiation classique, ne permettrait de satisfaire aucune des parties dans ses besoins.

Dans un projet habituel, une bataille juridique s’engagerait, au profit le plus souvent du promoteur. Le lotissement se ferait, mais les délais de réalisation seraient plus longs et l’image du projet en sortirait écornée. Ce serait un échec pour les acteurs locaux, avec les coûts économiques et émotionnels que cela implique, sans parler de la menace planant sur l’aigle.

 

Mais ce n’est pas ce qui s’est passé : dans un mouvement TAC, le promoteur a réussi à concrétiser son projet, tout en respectant les besoins de l’aigle et par extension des autres parties prenantes.

Et même plus : chacun a bénéficié d’un effet positif supplémentaire, apporté par la pratique régénérative.

Comment cela a-t-il bien pu se passer ?

  • Qu’ont pu mettre en place les parties prenantes pour résoudre et dépasser leurs conflits d’intérêts ?

 

Dans le TAC, il faut innover, penser différemment la contrainte, réfléchir au potentiel de chacun pour trouver la solution.

 

 

L’Entreprise, en changeant son business model, peut changer de rôle et transformer ses parties prenantes en co-créateurs et devenir un agent de régénération pour tout un territoire.

 

Chapitre 3 : La pensée régénérative

1/ Expérimenter le mouvement TAC

  • Se rapprocher du potentiel caché des parties prenantes pour réconcilier leurs intérêts.

  • Questionner les contraintes de chacun comme source d’inspiration pour trouver le point d’entente.

Contraintes des parties prenantes :

1/ Le Promoteur immobilier

Contourner l’écologie et l’aigle, qui constituent clairement des limites à contourner pour arriver à ses fins.

L’Aigle peut attirer des personnes singulières et devenir alors une force.

 

2/ L’activiste écologique

Pour elle/lui, l’être humain est une contrainte, un danger pour l’écosystème qu’il faut à tout prix éloigner pour protéger l’Aigle.

Mais il peut aussi devenir un facteur de protection de l’Aigle. Les acquéreurs pourraient endosser ce rôle et devenir une clé de la réconciliation.


Dans ce cadre, quelles pourraient être les bonnes pratiques à recommander ?

1/ Pour le promoteur

  • Reconsidérer ses clients en suivant la pensée TAC

  • En prenant en considération leur singularité : certains aimeraient peut-être prendre un rôle plus actif dans la préservation de leur éco-système.

Le Promoteur pourrait alors peut-être les aider à exprimer leurs aspirations profondes, de façon créative et rentable.

  • en préservant 20% de la superficie du terrain au bénéfice de l’aigle, comme proposé initialement.

  • en modifiant l’agencement des constructions,
  • en élaborant une ceinture de protection autour des aigles,
  • avec un tarif en hausse de 30%, justifié par la proximité de l’exceptionnelle faune locale.

  • En contrepartie, un rôle spécifique est dévolu aux acquéreurs : ils seront sensibilisés et formés pour devenir des gardiens protecteurs de l’aigle.

Quel bilan pour les 4 parties prenantes ?

1/ Les Écologistes

  • L’humain a changé de rôle, de menace à protecteur.
  • Certains activistes sont recrutés par le promoteur pour faire de la formation auprès des acheteurs, ce qui leur apporte renommée et ressources financières.
  • Ce projet a généré davantage aux écologistes qu’ils n’espéraient.

2/ Le Promoteur

  • Il a bénéficié d’un retour sur investissement supérieur de 20% à ce qu’il espérait dans son ancien business plan.

Pourquoi ?

  • Il a fini son projet en moins de deux ans, grâce au soutien des activistes,
  • et a ainsi pu économiser les coûts liés aux retards et aux procédures.
  • Les ventes ont bénéficié de la communication positive autour du projet.

3/ L’Aigle

  • Le recrutement de nouveaux gardiens a permis sa sauvegarde
  • et l’a prémuni contre les braconniers qui pillaient les œufs pour les revendre à des collectionneurs.

4/ Le Territoire

  • Il a été régénéré.
  • Le projet a été repensé avec la singularité des lieux.
  • Des couloirs de la biodiversité ont été intégrés au sein du projet, ainsi qu’une re végétalisation avec des espèces endémiques, prenant en compte la totalité de la chaine alimentaire.
  • Les habitations à énergie positive sont construites en bois, issues de forêts gérées durablement.
  • Tout est pensé pour réduire les impacts et créer du positif.

C’est le changement de pensée qui a permis une évolution du rôle de l’humain, réconcilier les co-créateurs, créer une nouvelle valeur économique et écologique.

  • Au final, chacun a gagné plus que ce qu’il pensait obtenir dans un compromis classique.
  • Et le potentiel de création continue va s’amplifier via le BOUM.

2/ Expérimenter le mouvement BOUM

L’effet BOUM, ce sont les effets non anticipés et créateurs de richesses, au-delà de ce qui était espéré.

1/ sur le Territoire

  • Pour le système vivant, davantage de capacités et de diversité, de viabilité.
  • La Région tout entière a augmenté son attractivité, en devenant pionnière dans le développement de  nouvelles stratégies de développement immobilier.
  • Cela a permis une augmentation des revenus fiscaux liés à ces nouveaux projets.
  • Ainsi qu’une revalorisation des identités locales, de la culture, des liens sacrés avec l’Aigle.

2/ Pour le Promoteur

  • Une nouvelle approche de design et d’architecture a a été développée par le Promoteur, contribuant à la régénération socio-écologique.
  • Cela a créé un nouveau marché, porteur et dynamique.

3/ Pour les Clients

  • L’augmentation de la valeur de leur patrimoine immobilier : le terrain est le même, mais sa valeur est plus élevée, car le sens qui lui est attribué est amplifié.
  • Le développement de nouveaux liens inter générationnels grâce à la proximité de l’Aigle, avec des petits enfants plus motivés pour aller rendre visite à leurs grands parents,
  • De nouvelles relations amicales créées entre voisins, grâce au partage de valeurs communes.

4/ Chez les Écologistes

  • L’amélioration de leur efficacité, en passant d’opposants à co-acteurs dans les décisions et consultants sur le projet.
  • Cela leur a même généré de nouvelles formes de revenus.

5/ Pour l’Aigle

  • Les clients « gardiens » ont permis une observation continue et inédite des comportements de l’Aigle.
  • Des étudiants ont été logés chez certains clients durant la période de reproduction, pour initier un processus de monitoring et d‘études.
  • Cela a aboutit à des publications de grande qualité, avec de l’innovation académique au bénéfice de l’aigle.

La pensée régénérative a donc créé un marché qui n’existait pas, grâce à la compréhension d’une aspiration latente, non exprimée.

C’est l’un des effets BOUM indirects créé par l’expression des deux principes de Singularité et Création continue.

Comment discerner l’effet BOUM dans le tumulte quotidien du travail ?

Quelques questions peuvent aider à le déceler :

  1. Y a-t-il des effets produits indirects ? Sont-ils inattendus, surprenants ?
  2. Ce qui a été déployé pourra-t-il continuer à créer de manière autonome, à la manière du vivant ?
  3. Les effets induits pourront-ils subsister lorsque l’initiateur du TAC disparaitra ?

Quatre exemples pour expérimenter le discernement de l’effet BOUM.

1/ Un projet de mise en place de plantes dans un Open Space, par les Services Généraux d’une entreprise.

  • Y a-t-il des effets indirects positifs étonnants ? Certes, un côté agréable vs préalablement, mais rien d’inattendu.
  • Ce qui a été déployé pourra-t-il continuer à créer de manière autonome ? Peu d’implication des parties prenantes du projet, les membres de l’Open Space, ne font pas l’effort d’arroser les plantes, compte tenu du service rendu par les Services Généraux.
  • Si les Services Généraux disparaissaient, que se passerait-il ? Les plantes ne seraient pas plus arrosées par les membres de l’Open Space, les effets induits ne subsisteraient pas.
  • Ainsi, ici, on ne peut qualifier d’effet BOUM ce qui a été produit, malgré les efforts réalisés par les Services Généraux.

2/ La co-création, avec les équipes, d’un jardin de permaculture sur le toit de l’entreprise.

  • Y a-t-il des effets indirects positifs étonnants ? Oui, des effets positifs inattendus dans l’équipe, avec des récoltes réalisées bien au-delà de ce qui avait été imaginé, une vraie surprise !
  • Ce qui a été déployé pourra-t-il continuer à créer de manière autonome ? sans l’initiateur de la démarche ? Devant le succès établi, le jardin survivrait à la disparition de l’initiateur, il continue de produire de manière autonome.
  • Un magnifique effet BOUM cette fois-ci !

3/ La plantation d’arbres en compensation des vols vers l’étranger

  • Y a-t-il des effets indirects positifs étonnants ? Difficile de s’émerveiller devant des arbres plantés à l’autre bout du monde, en monoculture, après une décision mise en œuvre d’un simple clic de souris.
  • Ce qui a été déployé pourra-t-il continuer à créer de manière autonome ? Malgré la disparition de l’initiateur ? On peut se poser la question des liens noués avec la forêt, le vivant concerné. Trop loin, trop abstrait.
  • Pas d’effet BOUM ici non plus.

3/ La co-organisation d’un séminaire, afin de sensibiliser à l’empreinte carbone.

  • Y a-t-il des effets indirects positifs étonnants ? Il a finalement été décidé collectivement d’organiser une activité avec un agriculteur bio, pendant 2 heures, pour planter des semis. Les prises de conscience réalisées à l’écoute de l’agriculteur bio ont été au-delà de ce qui était imaginé au départ de l’intention.
  • Ce qui a été déployé pourra-t-il continuer à créer de manière autonome ? Si l’initiateur disparaissait, que se passerait-il ? Les relations entretenues avec l’agriculteur concernent tout le monde et pourront perdurer, au-delà de cette initiative.
  • Un bel effet BOUM dans ce quatrième cas.

ALORS, QUELS ENSEIGNEMENTS POUR CET ÉPISODE n°4 ?

Ensemble, nous avons renversé notre compréhension de l’ordre du vivant : nous avons compris que, malgré toutes ses bonnes intentions, notre espèce, l’espèce humaine, constituait un facteur de dégénération du vivant davantage que de régénération.

Si nous souhaitons inverser la tendance, par exemple en nous inspirant des principes du vivant, cela exige de nous une réflexion profonde et une grande leçon d’humilité.

Nous devons :

  • renverser notre mode de pensée,
  • quitter notre logique de résolution de problèmes pour accepter l’imprévisible ;
  • en basant nos réflexions, non plus sur l’existant, mais sur le potentiel à explorer ;
  • pour adopter un nouveau rôle au service du vivant.

Dans ce cadre, point de départ du TAC :

  • les contraintes ne sont plus des problèmes à résoudre,
  • mais des opportunités de découvrir de nouveaux potentiels systémiques,
  • grâce à la singularité des parties prenantes.

Ainsi, nous pourrons déployer les conditions pour que :

  • l’ensemble des parties prenantes développent des capacités propres de création continue
  • et que le mouvement créé enclenche des effets papillons en cascade.

Utopique dans la « vrai vie », tout cela ?

Pour vous permettre de répondre à cette question, nous vous invitons à découvrir différents exemples d’organisations qui sont déjà sur le chemin du TIC, du TAC et/ou du BOUM.
Ne manquez pas notre prochain épisode (n°5).

Voyage en entreprises régénératives – Épisode 3 : « Dévoiler l’Entreprise Régénérative : vers la réduction des volumes »

Le deux premiers épisodes de ce « Voyage en Entreprises Régénératives » ont permis de prendre conscience que continuer à viser une croissance volumique dans un monde fini, c’est faire porter de très gros risques au vivant dans son ensemble, et donc à nous Humains et aux Générations futures.

Changer de paradigme devient une urgence absolue : bienvenue dans le nouveau paradigme de l’Entreprise Régénérative.

Une « Entreprise Régénérative » se conçoit, s’organise et opère comme un système vivant dans le cadre des limites planétaires.

Elle s’inspire de la formidable capacité d’adaptation et de création du vivant, pour faire basculer son modèle économique, sa culture et son organisation.

Elle respecte donc les 9 principes du vivant :

 

Mais comment l’Entreprise devient-elle « Régénérative » ?

 


Cela se passe en 3 mouvements :

 


1/ Le mouvement TIC, c’est pour changer de regard sur l’Entreprise,système vivant avec des parties prenantes humaines mais aussi non humaines.

Elle respecte les principes du vivant en simultané, et notamment l’équilibre dynamique avec la Terre. Ça passe par la réduction des volumes de matières. Mais ce n’est pas suffisant.

2/ Il faut aussi régénérer, c’est le mouvement TAC.

 


Le rôle de l’Entreprise change
. Pour continuer à créer de la valeur, elle s’appuie sur la singularité de ses parties prenantes et leur potentiel de création continue. L’intention est de mettre en place les conditions qui permettent le déploiement du vivant, humain et non humain.

3/ Cela ouvre la voie au 3ème mouvement, le BOUM.

 


Le BOUM, ce sont les effets papillon directs et indirects qui découlent de la création continue.
Effets que l’Entreprise n’avait pas anticipé et qui vont régénérer bien au-delà d’elle. L’Entreprise cesse de privilégier la performance, l’optimisation, la croissance des volumes, pour miser sur les principes du vivant : interdépendance, équilibre dynamique, pas de déchets, décentralisation, en s’appuyant en même temps sur la diversité et la singularité.

Chapitre 1 : L’Entreprise et ses parties prenantes

Dans l’Entreprise Régénérative, il n’y a plus vraiment de parties prenantes, mais des cocréateurs représentés sous forme de neurones et synapses.

 


Dans cette représentation, l’Entreprise n’est pas au centre et la Terre est incluse,
intégrant les humains et non humains, car elle porte des enjeux majeurs vis-à-vis des activités de l’Entreprise, avec une influence sur toutes les autres parties prenantes. Au-delà de  l’appropriation de ressources et de matières premières, en tant que système vivant créatif, la Terre peut devenir un partenaire puissant de l’Entreprise, à condition que ses impératifs soient respectés et son potentiel encouragé.

Les enjeux portés par la Terre et ses différentes entités, l’atmosphère et ses molécules d’air, l’eau, le sol, le sous-sol, les animaux et végétaux, sont en fait partout : sans elle, rien de possible.

Tous les écosystèmes et toutes les entités de la Terre sont traversés et impactées par les activités de l’Entreprise. La Terre est présente partout.

 

Chaque partie prenante interagit avec l’ensemble de ses entités : air, eau, sol, sous-sol, animaux, végétaux. Tout ce système de parties prenantes forme un système vivant. Tous les acteurs sont les nœuds d’un même système dynamique, évolutif.

Les parties prenantes sont interconnectées, elles nous influencent et s’influencent mutuellement, plus ou moins consciemment.

 

Chapitre 2 : Analyse des 9 principes du vivant en Entreprise, entre parties prenantes.


Quel est l’état de nos relations avec nos parties prenantes ? Quel sont les échanges qui sont favorisés et/ou délaissés ?

Observons cela pour les 9 principes du vivant.

1 & 2/ Interdépendance et Équilibre dynamique


Interdépendance
: selon les parties prenantes, l’interdépendance peut être « forte » ou « cassée ». Entre les fabricants de lave linges et les actionnaires, elle est forte, ainsi qu’entre les fabricants et les distributeurs. Par contre, entre les fabricants et la Terre, elle est cassée, car non pensée.

Équilibre dynamique : la relation peut être « adaptée », « inadaptée » ou « en évolution », avec un certain niveau d’équilibre. Ainsi, entre les fabricants et les distributeurs, la relation est déséquilibrée, au profit du distributeur. Avec la Terre, le rapport extractif du fabricant avec l’environnement conduit à des externalités négatives, la relation est aussi déséquilibrée. Avec les actionnaires, selon leur niveau d’attentes de retour sur investissement, la relation avec l’Entreprise peut être soit stable (actionnaires de long terme, fonctionnant en coévolution avec l’Entreprise, en attente de rentabilité raisonnable), soit déséquilibrée (fonds vautours).

 

3/ Pas de déchets


L’un des principes les moins observés en Entreprise, qui cumule les externalités négatives :
pollution de l’eau, multiplication des micro plastiques, des matières non recyclables, etc…

Mais aussi dans le développement de déchets non matériels : temps gaspillé à cause d’une mauvaise organisation avec les fournisseurs, stress dû aux exigences d’un actionnaire, etc…

4/ Sous-optimalité


En général, toutes les relations entre parties prenantes fonctionnent à flux tendus en Entreprise.
Et le moindre grain de sable vient gripper le système, mettant à l’épreuve sa robustesse. Par exemple, si les besoins d’un fabricant grandissent et que ses fournisseurs habituels ne peuvent y répondre, c’est le blocage.

Mais la sous-optimalité peut aussi être observée dans les marges de manœuvres mutuelles existantes dans les relations entre parties prenantes : plus ces marges de manœuvres seront larges, plus la relation sera puissante, grâce au potentiel d’utilisation de ces relations à venir.

5/ Croissance limitée


Aujourd’hui, le principe de croissance illimitée est probablement le plus structurant en Entreprise.

Quel impact sur les relations entre ses différentes parties prenantes ?

Dans un contexte de croissance illimitée de l’Entreprise, la mise en concurrence permet faire baisser les prix. Mais cela tend la relation avec les fournisseurs, qui doivent baisser leurs coûts, donc in fine la qualité de leurs produits, ce qui a un impact direct auprès des clients en bout de chaîne. C’est l’effet systémique.

Par rapport à la partie prenante « Terre », l’impact est encore plus clair : comment concevoir une Entreprise à croissance infinie dans une Terre par principe finie ?

6/ Diversité

Sur ce principe »Diversité », pour analyser les relations entre parties prenantes, on peut se poser la question : « Et si une des parties prenantes disparaissait, les autres parties prenantes seraient-elles en péril » ?

Par exemple, pour un fabricant de produits industriels, 90% des minerais qu’il pourrait utiliser proviennent d’un seul pays, la Chine, ce qui le fragilise inéluctablement.

7/ Pas de centre


Il s’agit ici d’observer l’autonomie accordée aux parties prenantes
: une entreprise décentralisée permet plus d’autonomie à toutes ses parties prenantes. Par exemple, en déconcentrant les sites de fabrication et les niveaux de décisions associés, plutôt que les réserver à la direction centrale.

Le contre-exemple, c’est Apple. Une marque qui ne laisse aucune autonomie à ses clients, captifs, dépendants d’un écosystème de produits non compatibles avec d’autres marques.

8/ Singularité


Observer la singularité parmi les parties prenantes, c’est analyser leur capacité d’expression de leur potentiel, de leur essence profonde.

Par exemple, les clients sont-ils exclusivement considérés dans un rôle d’acheteurs de produits ou services ? Les sollicite-t-on aussi dans des rôles de co-création et/ou de réparation des produits ou services proposés ?

Sur la partie prenante « Terre », la forêt d’hévéa est-elle incitée à croitre, abriter la vie, nourrir une faune sauvage ? ou bien n’est-elle utilisée exclusivement que comme une ressource de matières premières pour une industrie manufacturière qui fabrique des pneus ?

9/ Création continue


Dans le domaine de la création continue, il s’agit d’observer si la relation entre les diverses parties prenantes permet de créer quelque chose de plus grand que la relation entre chaque partie prenante (1+1=3).

  • Par exemple, une machine à laver proposée en kit, en open source, co-construite et améliorée continuellement avec les clients.
  • Dans le domaine du vivant, les végétaux qui créent et meurent de façon continuelle, à chaque cycle des saisons.
  • Ou les parents qui laissent leurs enfants grandir et vivre de manière autonome.

Il s’agit aussi de regarder si le système généré par les relations entre les différentes parties prenantes de l’Entreprise peut survivre à sa disparition.

SYNTHÈSE : rappel des 9 principes du vivant

Ces principes nous entrainent à voir l’Entreprise sous un angle nouveau, plus vivant, de changer notre regard, en portant de nouvelles lunettes.

  • INTERDÉPENDANCE : Les systèmes vivants sont interdépendants.
  • ÉQUILIBRE DYNAMIQUE : Un système vivant maintient un équilibre dynamique dans un contexte changeant.
  • PAS DE DÉCHETS : Les systèmes vivants ne génèrent pas de déchets.
  • PAS DE CENTRE : Un système vivant fonctionne de manière décentralisée.
  • DIVERSITÉ : La diversité est une condition de la robustesse d’un système vivant.
  • SOUS-OPTIMALITÉ : La sous-optimalité est une condition de la robustesse d’un système vivant.
  • CROISSANCE LIMITÉE : La croissance d’un système vivant est limitée.
  • SINGULARITÉ : Chaque système vivant a une singularité propre.
  • CRÉATION CONTINUE : Un système vivant crée spontanément de façon continue.

Chapitre 3 : une nouvelle boussole pour l’Entreprise, la « Boussole du vivant »

En rouge, les principes du vivant sur lesquels on souhaite s’améliorer.

Cette boussole peut s’appliquer sur n’importe quel projet, les réunions d’équipes, les modèles d’affaires, …

Si l’on prend l’exemple de l’activité globale de production électrique, la boussole permet d’analyser les interactions avec la Terre :

  • Une production très centralisée (nucléaire), avec un principe de diversité peu respecté. La diversification dans la production électrique serait possible avec des éoliennes et des panneaux solaires.
  • En diversifiant ses sources de production, la robustesse globale de l’Entreprise pourrait s’améliorer.
  • L’interdépendance avec la Terre augmenterait, car l’entreprise dépendrait davantage du soleil et du vent.
  • Ce qui respecterait bien plus la singularité des territoires que la standardisation des centrales nucléaires.
  • Le principe « Pas de centre » gagnerait du terrain car l’Entreprise aurait éclaté ses productions un peu partout sur le territoire.
  • Mais pour ce faire, il faudrait extraire et déplacer beaucoup de matériaux, des minerais, des ressources rares. Avec comme conséquence, le principe « Pas de déchets » qui aurait tendance à régresser, voire passer directement au rouge.
  • Le principe d’équilibre dynamique serait lui aussi mis à mal, car l’Entreprise demanderait beaucoup à la Terre, surtout dans la phase de construction.
  • Et il n’y aurait pas de création, à la manière du vivant, à moins de s’associer avec des agriculteurs pour faire de l’agriphotovoltaïque.
  • Enfin, le principe de croissance limitée avec la Terre ne serait pas respecté. Si le demande en électricité augmente, la pression sur la Terre serait encore plus forte.

Avec cet exemple, on comprend bien, dans une vision globale du système, la notion d’interdépendance entre les différents principes, qui nécessite une adaptation permanente.

 

Une Entreprise Régénérative respecte TOUS les principe du vivant, dans TOUTES ses dimensions, avec TOUTES ses parties prenantes, de manière simultanée: le Graal !

Dans la réalité, cela est d’abord un objectif à viser, pour progresser pas à pas, grâce la boussole du vivant, afin de se mettre en mouvement, en appréhendant globalement les interdépendances, dans une approche systémique.

Chapitre 4 : Réduire est essentiel

Si la croissance de l’Entreprise n’est pas limitée, son fonctionnement « as usual » contribue de faire peser une pression forte sur les écosystèmes et déstabilise l’équilibre dynamique planétaire.

L’Entreprise doit donc réduire ses volumes, son usage de matières, d’énergie et ses impacts négatifs. En absolu et non en relatif,car une progression sur un des 9 principes ne peut se faire au détriment d’un autre principe par ailleurs.


Cela passe quasi nécessairement par un changement de modèle économique.
En suivant le mouvement TIC (grâce aux nouvelles lunettes qui lui permettent de faire évoluer son regard sur son contexte), pour faire passer les 9 principes au vert (avec la boussole du vivant).

 

1/ Évolution possible pour le fabricant de lave-linges


Un nouveau modèle économique locatif centré sur l’usage.

  • Installation de machines de qualité professionnelle dans un sous-sol d’immeuble ;
  • Les machines sont mises à disposition de la copropriété de l’immeuble, qui les partage entre tous les habitants ;
  • Avec un parc installé de 10 machines vs 30 auparavant ;
  • Le contrat entre le fabricant et la co-propriété est fonction du nombre de cycles de lavages. L’utilisateur ne paye que lorsqu’il lance une machine, cela l’incite à ne pas lancer de machines à moitié vides ;
  • Le fabricant reste propriétaire de la machine : son intérêt est de proposer le juste nombre de machines, pour ne pas les sous-utiliser, puisqu’il facture à l’utilisation de la machine.

Ainsi, les lave-linges loués sont de très bonne qualité, avec des pièces facilement démontables et réparablespour améliorer les coûts de réparation.

  • Les lave-linges sont démontables et recyclables en fin de vie, afin de réutiliser le maximum de pièces dans les nouvelles générations de machines.
  • C’est le principe de l’économie circulaire : « Pas de centre » et « Pas de déchets ». C’est mieux pour le fabricant et mieux pour la planète.

Au final, les volumes de machines baissent et les revenus du fabricant suivent la courbe de l’usage, qui augmente. Les marges grandissent.

Par ailleurs, dans une approche globale, les eaux de pluie sont récupérées pour baisser l’empreinte hydrique.

  • Cela peut s’effectuer grâce à une coopération avec des professionnels de la récupération des eaux, pour drainer de l’eau non potable jusqu’à des citernes qui alimentent les machines du parc.
  • Un lobbying est nécessaire pour changer la loi et pouvoir utiliser de l’eau non potable dans les cycles de lavage.

Enfin, pour limiter la pollution, une coopération avec des fabricants de détergents spécialisés sur de la chimie verte peut être proposée dans l’offre auprès des habitants.

  • Ces produits améliorent la durée de vie des machines et des vêtements, tout en améliorant l’impact sur l’environnement aquatique.
  • L’équilibre dynamique est favorisé : les machines ne rejettent que des molécules que la nature peut traiter.
  • Des solutions locales de traitement biologique des eaux sont incluses, sur le toit ou au pied de chaque immeuble. L’eau peut même revenir dans les lave-linges pour de nouveaux cycles de lavages.

Dans cet exemple, tous les principes du vivant sont respectés, sauf celui de la « Création continue ».

  • L’entreprise n’a rien créé à la manière du vivant ;
  • Et si elle disparait, le système s’écroule.
2/ L’entreprise de Tee-shirts


Évolution vers un nouveau modèle économique : la création d’une marque engagée, grâce à une offre d’abonnement.

  • Pour un montant donné, les clients reçoivent chez eux un nombre d’articles donnés, qu’ils peuvent remplacer quand ils le veulent ;
  • Cela permet de réduire les matières premières ;
  • Pour améliorer la durée de vie des vêtements, la fabrication est de bonne qualité, robuste et nécessite moins de lavages ;
  • Ce qui permet de faire des économies d’eau et occasionne moins de pollution des milieux aquatiques.

Pour augmenter ses marges, l’Entreprise a intérêt :

  • à augmenter la durée de vie de ses produits ;
  • et à les réparer s’ils reviennent abimés, pour les réintégrer à son offre d’abonnement.
  • Le ratio CA / unité de matière est grandement amélioré.

Cependant, les principes de « Singularité » et « Création continue » sont au rouge. Si l’Entreprise disparait, tout s’écroule.

 

3/ L’entreprise du bâtiment


Le nouveau modèle économique réside dans :

  1. L’internalisation du promoteur : il doit penser réduction globale des coûts du bâtiment et pas uniquement réduction des coûts de conception.
  2. Le choix des matériaux, en évitant l’usage du ciment comme liant. L’Entreprise investit sur des matériaux à forte inertie thermique comme la pierre ou les matériaux locaux respirants : chanvre, roseau, bois. Ils permettent de stocker plus de carbone s’ils sont utilisées dans la structure du bâtiment. Ils peuvent aussi servir d’isolant.
  3. La différenciation des matériaux de l’acte de construire : les matériaux sont utilisés comme des banques de matériaux pour des constructions futures, sans avoir besoin de puiser dans les ressources primaires.
  4. Des solutions de convertibilité des appartements : on maximise le taux d’utilisation  avec moins d’espaces vides, donc moins besoin de construire un bâtiment pour chaque usage, donc moins de consommation de matières premières. On améliore ainsi le principe « Pas de déchets ».
  5. Des bâtiment conçus pour être productifs net d’énergie : on raisonne en coût global. Ils génèrent des recettes grâce à leurs reventes d’énergies ou la potentiel de location d’espaces, qui permettent de disposer de bâtiments plus rentable pour tous.

Chapitre 4 : Mais réduire, est-ce suffisant ?

Réduire, c’est bien… mais Réduire ne suffit pas

 

Réduire est nécessaire mais souvent non suffisant, face aux enjeux et effets contradictoires sur les différentes parties prenantes que nous avons pu constater dans les exemples ci-dessus.

Pour faire face aux enjeux et menaces qui pèsent sur la planète, comment aller jusqu’à la régénération de ce vivant ? Comment mettre en place les conditions qui permettent au vivant de se déployer de nouveau, pour arriver à ÉQUILIBRER ?


Alors, comment faire ?

Comment dépasser les intérêts contradictoires ? Comment financer les surcoûts liés à cette transition liée à la réduction des impacts ? Comment trouver le bon chemin pour atteindre l’Entreprise Régénérative ?

  • Abandonner nos modes de pensée habituels : centrés sur la résolution de problèmes, les négociations, les rééquilibrages, …
  • Dépasser le mouvement TIC de changement de lunettes et d’utilisation de la boussole du vivant …


… pour rentrer dans le mouvement TAC :

 


Un mouvement :

  • qui permet à chacune des parties prenantes de l’Entreprise d’exprimer sa singularité, dévoiler de nouveaux potentiels et développer de nouvelles capacités de création,
  • qui encourage des alliances nouvelles et inattendues,
  • qui met en place les conditions qui permettent à la vie de s’exprimer et s’épanouir, sous toutes ses formes, humaines et non humaines.

C’est l’intention de l’Entreprise Régénérative.
Une approche à suivre dans le prochain épisode de « Voyage en Entreprises Régénératives » (n°4).

 

Voyage en entreprises régénératives – Épisode 2 : « Déconstruire l’Entreprise volumique »

Face au dérèglement climatique, comment faciliter les transitions des entreprises vers des modèles respectueux de la planète ? Comment embarquer les équipes dirigeantes et les collaborateurs dans cette indispensable évolution, face aux réactions chaque jour plus éruptives de notre planète ? Comment apporter les garanties conceptuelles et méthodologiques nécessaires, pour faire évoluer les représentations, les visions du monde, les cadres de référence de tous, actionnaires, dirigeants, équipes, partenaires, …? Comment faire le premier petit pas ?

Le parcours de formation porté par Axa Climate et l’organisme de recherche Lumia, déjà suivi par plus de 700 personnes sur les 3 premières promotions, a pour ambition de faire découvrir l’entreprise régénérative, « une entreprise qui fonctionne et opère comme un système vivant, dans le respect des limites planétaires, en contribuant de manière positive aux éco-systèmes vivants, humains comme non humains », dixit Antoine Denoix, le directeur d’Axa Climate.

Pourquoi est-ce nécessaire ? « Parce que 6 des 9 limites planétaires sont déjà dépassées, l’habilité même de la planète est menacée. Il faut passer d’entreprises qui veulent faire « moins mal » à des entreprises qui vont positivement impacter le vivant ».

C’est possible ? Oui, un certain nombre d’entreprises ont déjà fait le pas et en témoignent, comme Christopher Guérin – CEO Nexans (câbles sous-marins) : « Nous avons arrêté la croissance volumique pour aller vers de la croissance en valeur, en repensant le modèle pour qu’il soit systémique et positif d’un point de vue environnemental. Nous nous sommes aperçus que non seulement on s’en tire très bien économiquement, mais aussi que cela contribue à une meilleure sobriété ».


Dans l’épisode n°1, nous avions observé que l’Entreprise était « légèrement en froid » avec les principes du vivant: seulement 2 de ses 9 principes semblaient trouver grâce à ses yeux (« Singularité » et « Diversité »). Deux principes remis en cause par certains commentateurs de l’article, avec des arguments et un regard encore plus critiques sur l’Entreprise.

Bref, Entreprise et principes du vivant, le grand divorce ?

Mais de quelle Entreprise parle-ton ? Toutes les formes d’entreprises se valent-elles ? Se trouvent-elles confrontées aux mêmes logiques, aux mêmes défis et aux mêmes challenges ?

Cet épisode a pour ambition de mieux comprendre ce qui est en jeu et les mécanismes qui ont amenés à cette situation, pour savoir comment s’en sortir, s’il en est encore temps.

Autrement dit, répondre aux trois questions :

  1. C’est quoi le problème, entre le vivant et l’Entreprise ?
  2. Et comment avons-nous fait, nous les Humains, pourtant issus du monde vivant, pour en arriver là ?
  3. Est-il possible de s’en sortir, et comment ?

1. C’est quoi le problème, entre le vivant et l’Entreprise ?

C’est assez simple, en termes d’enjeux, l’espèce humaine est menacée par le fonctionnement actuel de (certaines) entreprises sur le globe !

Avec une croissance illimitée, des déchets partout, de la sur-optimisation, des déséquilibres permanents, les grands principes des systèmes vivants ont été bafoués si vite et si fort par nous, les êtres humains et notamment nos entreprises (certaines), que notre planète touche aux limites de ses conditions d’existence, les fameuses limites planétaires.

3 exemples sur les 9 limites planétaires existantes :

Exemple 1 : L’humanité est menacée par le réchauffement climatique

En l’espace d’un siècle, la quantité de CO² dans l’air a quasiment doublé et notre planète se retrouve avec son climat d’il y a 4 millions d’années. La température s’élève, le cycle de l’eau et les courants marins sont déstabilisés, le niveau des mers augmente, les vagues de chaleur deviennent létales, les vagues de chaleur et inondations plus fréquentes, les sécheresses mettent à mal les rendements agricoles.

Conséquences : nous, les humains, nous risquons purement et simplement l’extinction, la 6ème extinction de masse depuis l’existence de la vie sur Terre, il y a 4.5 milliards d’années !

 

Exemple 2 : L’humanité est menacée par une crise de la biodiversité : c’est une autre des limites planétaires.

Il ne reste plus qu’un tiers des vertébrés sauvages par rapport à il y a 50 ans. L’extinction concerne toutes les espèces et va 100 à 1000 fois plus vite qu’il y a un siècle.

Pourquoi ? A cause de la fragmentation des habitats par nous, les humains. Chaque seconde, l’équivalent d’un terrain de foot d’habitat pour les non humains disparait. En un an, c’est un territoire grand comme l’Italie qui est devenu inhospitalier pour de multiples espèces animales et végétales.

Sans biodiversité, pas de pollinisateurs, les végétaux ne se reproduisent plus, le cycle de l’eau est rompu et sans eau et sans nourriture, nous, les êtres humains, nous risquons purement et simplement l’extinction, la 6ème extinction de masse depuis l’existence de la vie sur Terre, il y a 4.5 milliards d’années !

 

Exemple 3 : L’humanité est menacée par la charge que fait peser l’azote sur les sols, 3ème limite planétaire prise en exemple.

A l’état naturel, l’air contient 78% d’azote. Cet azote est capté par les sols et contribue à la croissance des végétaux. Or, nous avons ajouté artificiellement de l’azote dans les sols en créant des engrais pour l’agriculture intensive.

Aujourd’hui, la charge d’azote dans le sol est telle que c’est comme si, au lieu de prendre un comprimé de paracétamol, on en prenait 10 ! La dose devient létale. Les sols s’abiment et nous, les êtres humains, nous risquons purement et simplement l’extinction, la 6ème extinction de masse depuis l’existence de la vie sur Terre, il y a 4.5 milliards d’années !

Alors, c’est quoi le problème, entre le vivant et l’Entreprise ?

Le problème, c’est que tout est lié : les océans, la biodiversité, l’azote, le CO², tous sont en interaction. Si un écosystème est perturbé, cela déclenche des réactions en cascade, un emballement.

Exemple sur les océans, le premier puits de carbone de la planète, qui en capte la plus grande quantité :

  • L’augmentation du CO² entraine l’acidification des océans, les animaux marins meurent ;
  • Le CO² qui était stocké dans le calcaire des coquillages et autres structures marines est relâché à cause de cette acidification ;
  • L’excédent d’azote dans les sols, se retrouve dans les océans, les algues prolifèrent et captent tout l’O², les autres espèces sont asphyxiées ;
  • Trop de CO² + trop d’azote = moins de biodiversité, un océan qui n’assure plus sa fonction de puits de carbone, un cercle vicieux qui s’emballe, une situation qui devient hors de contrôle pour l’espèce humaine.

Et encore, nous avons envisagé seulement 3 des limites planétaires sur les 9 concernées.

Les humains pourront-ils, sauront-ils se mettre à l’abri ?

Rien n’est moins sûr ! Dans les extinctions de masse précédentes, ce sont les super prédateurs qui ont disparu.

Et devinez quoi, qui sont les super prédateurs sur notre planète aujourd’hui ? Ce ne serait pas nous, les Humains, peut-être ? Nous croyons être tout puissants, un peu d’humilité ne nous étoufferait pas : souvenons-nous, lors des tsunamis, par exemple en Thaïlande, les animaux « sauvages » avaient depuis bien longtemps fui les côtes avant le désastre.

Les Humains seraient-ils plus vulnérables que d’autres espèces ? Le risque est avéré et élevé, la situation est hors de contrôle et l’Entreprise y joue un rôle prépondérant.

2/ Alors, comment avons-nous fait pour en arriver là ?

C’est toute la question du modèle de l’Entreprise volumique, le « toujours plus ».

Au cours du siècle dernier, les entreprises ont amélioré notre bien-être, notre santé, notre alimentation. Elles ont contribué à notre confort, à de meilleures conditions de vies !

Elles se sont bien organisées pour cela : division du travail, augmentation de la productivité, amélioration des rendements, standardisation, optimisation des coûts, gestion de la logistique.

Depuis 1863, elles sont organisées sous forme de SA (Sociétés Anonymes), avec un capital plus grand, pour des entreprises plus grandes et des économies d’échelles encore plus grandes.

En 1980, c’est la fête ! La dérégulation et l’explosion des marchés financiers permettent la mondialisation des marchés et l’abaissement du coût des biens et des services. Les pays se développent, on vit dans un grand village monde.

Derrière ce développement, se tapit une logique implacable : la croissance volumique, qui est la finalité de la plupart de nos modèles économiques.

L’objectif, c’est de fabriquer et vendre toujours plus, d’avoir un PIB toujours plus gros, d’augmenter toujours plus le nombre de clients, la marge, les profits, les dividendes.

Mais il y a un hic : une croissance infinie dans un monde fini, ça finit par peser sur les écosystèmes et sur notre planète.

Être continuellement dans cette intention volumique, c’est enfreindre de fait les principes du vivant : croissance limitée, pas de déchets, interdépendance, sous optimalité, équilibre dynamique.

La finalité de croissance volumique est une catastrophe à cause du cercle vicieux qu’elle engendre : quand les besoins des clients augmentent, il faut augmenter la force de production. Mais si la demande baisse, pour que les investissements restent rentables, il faut continuer à produire … C’est ainsi que l’engrenage infernal se met en place, et il faut courir plus vite que le voisin, sinon il vous rattrape, ou vous rachète.

Pour faire croitre le CA, il faut donc vendre toujours plus de produits ou de services. Quand les marchés se saturent, il faut trouver des marchés de remplacement, soit en organisant l’obsolescence des produits, ce qui permet d’accélérer la rotation grâce au marketing et à la publicité, soit trouver ou créer de nouveaux marchés pour continuer la croissance.

L’intention de croissance du CA est partout, dans la presse, les rapports financiers, les cabinets de conseil en stratégie. Le PIB mondial croit de 5% chaque année, avec les conséquences que l’on sait sur les écosystèmes et les limites planétaires.

Alors que faire ?

Un autre levier de la croissance, c’est l’augmentation de la marge.

Donc soit :

  • On augmente les prix de vente,
  • On fait baisser les coûts de production, en améliorant la productivité ou en remplaçant les composants le plus chers par de la moindre qualité,
  • On externalise les coûts environnementaux ou sociaux à un autre acteur, pour ne pas les supporter soi-même,
  • On optimise les échanges de marchandises, en flux tendus, grâce à l’efficacité de la logistique mondiale.

Mais, quand tout est optimisé au maximum, il ne reste plus beaucoup de marges de manœuvres lorsqu’un grain de sable vient gripper la mécanique. Or, aujourd’hui, les grains de sables sont plutôt devenus cailloux : surcapacités, baisse de la démographie dans les pays développés, pandémies mondiales, retour des guerres à nos portes, baisse du nombre de pays démocratiques dans le monde, augmentation des populismes …

Le marché continue cependant de valoriser systématiquement les entreprise en croissance, quel que soit leur secteur économique : donc celles qui font exploser les limites planétaires.

Partie 2 : Exemples en entreprises

Pour concrétiser les choses, voici quelques exemples illustrant les interférences de l’Entreprise volumique avec les 9 principes du vivant, détaillés dans l’épisode n°1.

1/ L’Entreprise volumique dans l’industrie de l’électro-ménager : la fabrication de lave-linges

Pour augmenter ses marges, l’entreprise industrielle a deux options : augmenter ses ventes ou diminuer ses coûts de production.

Pour construire un lave-linge de 70kg, il faut utiliser 2 tonnes de matières. Pour répondre à la finalité de croissance volumique, il est nécessaire d’accélérer la rotation des productions au sein des mêmes foyers. Car c’est plus rentable que réparer. La production industrielle, c’est fabriquer, et non réparer. Ainsi l’Entreprise volumique s’organise pour rendre les réparations coûteuses ou impossibles. La production de ces lave-linges est donc réalisée avec une obsolescence programmée de 7 ans. Ce qui permet au fabricant de renouveler automatiquement son parc de lave-linge.

Au détriment notamment des principes « Pas de déchets » et « Croissance limitée ».

 

2/ L’Entreprise volumique dans l’industrie textile : une entreprise de fabrication de tee-shirts

Au Bengladesh, les productions de 50 tee-shirts par minute sont monnaies courantes : pourquoi là-bas et pas ailleurs ?

Il est possible d’y réduire les coûts de production, avec une charge salariale de 17% sur les coûts de revient, soit 10 fois moins qu’en France. Et de réduire aussi les facteurs de production les plus coûteux, comme l’eau, essentielle dans la cette industrie. Elle est rejetée non traitée dans la nature, faute de réglementation contraignante.

Pourtant, les rivières utilisées sont un espace essentiel à la biodiversité, au rafraichissement de l’atmosphère. En passant d’un eau vivante à une eau morte, cela détruit l’écosystème. Ainsi, l’Entreprise volumique externalise les couts de l’eau usée à la collectivité, qui prend en charge cette opération dans ses stations d’épuration.

Dans cet exemple, ce sont notamment les principes « d’Absence de déchets » et « d’Interdépendance » qui ne sont pas respectés.

 

3/ L’Entreprise volumique dans l’industrie des services : un centre d’appels à Madagascar

Pourquoi Madagascar ? Il s’agit de délocaliser à 10 000 km les réponses aux clients d’entreprises françaises, car les coûts salariaux y sont 10 fois moins chers qu’en France. Et là-bas, la culture et la maitrise de la langue française y sont assez développées, en tant qu’ancienne colonie française.

Ici, la logique est la réduction des coûts, pour faire croitre la marge vs l’augmentation des ventes. Les clients exigent de meilleurs prix, la sous-traitance doit donc s’en débrouiller. C’est ainsi que le temps de connexion des conseillers avec leurs clients est limité pour pouvoir traiter le maximum de clients dans la journée. L’abattage au service de la marge.

Ici, c’est le principe de « sous-optimalité » qui n’est pas respecté : la pression est maximale, le manque de sens est patent. Mais que dire aussi du manque de « Diversité », du manque d’expression de sa « Singularité », de la non capacité de « Création continue » ?

 

4/ L’Entreprise volumique au travers d’une de ses fonctions clés : la fonction commerciale

En entreprise, les commerciaux sont le plus souvent gérés avec des tableaux de bords de ventes. Leur activité est suivie en temps réel, grâce à des objectifs, des targets, présents pour vendre toujours plus.

Cette approche heurte de plein fouet le principe de « Croissance limitée ».

Dans cette logique qui consiste à faire toujours plus, la charge mentale est énorme et l’épuisement professionnel, les « pétages de câbles », les « Burn out », quoique souvent cachés, très fréquents.

Mais alors, pourquoi accepter ces conditions, personne ne porte une intention négative en soi, n’est-ce pas ? Laissons la parole à un digne représentant de cette profession : « En tant que commercial, travailler est obligatoire ! Je ne vais quand même pas voir le médecin quand cela ne va pas, car sinon, il m’arrêterait tout de suite »

Pas de récupération possible, pas de respect du principe « d’Équilibre dynamique ».

« Mais laissons-nous un peu aller et imaginons que je sois arrêté(e), que se passerait-il ? Et bien, c’est simple : mon patron risquerait de donner mes plus gros clients aux jeunes commerciaux aux dents longues qui viennent d’arriver. Et là, quid de mes primes et de mes incentives ? Car quand je gagne, dans mon organisation, c’est tout bénéfice pour moi. Pour augmenter le CA donc les ventes, on est les seuls dans l’entreprise à bénéficier d’incentives, de primes, de cadeaux en nature. Tout ça, c’est bien souvent limité aux seuls commerciaux. Alors, que, il faut bien l’avouer, c’est tout le monde qui y participe, le marketing, le service avant vente, l’après vente, … Bizarre quand même, mais bon, je ne vais pas m’en plaindre ».

Pas certain que le principe « d’Interdépendance » soit ainsi respecté…

« Sur cette notion d’interdépendance, nous, les commerciaux, nous ne sommes pas organisés pour être solidaires entre nous. On est tous dans une compétition permanente, il faut faire plus que les autres et cela finit par nous détruire. Le discours officiel, c’est que la concurrence permet d’être plus innovants. Cela s’applique bien sûr aussi à nous, commerciaux ».

En général, les commerciaux tiennent 2 ans1/2 à 3 ans dans une entreprise, cela ressemble plus à une course de vitesse qu’à un marathon. Le turnover est énorme.

Quid du principe de « Sous-optimalité » face à la performance demandée ?

Et pourtant, l’Entreprise n’est pas négative en soi. Elle porte juste l’intention de croissance volumique. Les actionnaires s’engagent et prennent des risques pour un retour sur investissement. Il faut bien sûr les rémunérer, donc augmenter les volumes, rien de plus logique, n’est-ce pas ?

 

5/ L’Entreprise volumique dans l’agro-industrie

La Beauce est l’un des greniers à blé de la France, on en est fiers ! Du blé à perte de vue, en mono culture, partout, tout le temps !

Une belle illustration du non-respect du principe de « Diversité ».

Dans l’absolu, l’agro-industrie ne porte pas d’intention négative, en soi.

Elle ne fait que respecter un modèle productiviste : mécanisation, gros volumes, économies d‘échelles, simplification des cultures, minimisation des coûts. A une époque, il y avait même des clubs informels d’agriculteurs, réunis autour d’une production à 100 quintaux ! Soit, une récolte de 10 t. de blé à l’hectare, une productivité gigantesque par rapport au niveau habituellement rencontré ailleurs dans le monde !

Tout cela grâce aux engrais, produits chimiques et phytosanitaires, vendus par les firmes industrielles aux coopératives, pour leurs adhérents, pour produire plus, plus vite, sans aléas, dans un monde pourtant toujours aussi fluctuant.

Ce que cela a produit ? Des sols tout à fait « propres », sans plus aucuns vers de terres, contraints à recevoir toujours plus de produits chimiques et d’engrais pour produire.

Où sont passés les principes « d’interdépendance » avec la terre nourricière, de « Non-rejet de déchets non assimilables » ?

Autre exemple, la culture du maïs, importée d’un autre pays du monde, avec d’autres caractéristiques hydrogéologiques que les nôtres. Cette culture nécessite beaucoup d’eau, or nous avons tendance à en manquer de plus en plus.

Quid du principe de « Sous-optimalité », « d’Équilibre dynamique », de « Croissance limitée » ?

Et pour l’agriculteur, d’énormes investissements réalisés (les moins « rentables » de toute l’industrie !), des dettes sur le dos, la pression sur son équilibre financier, la nécessité de produire plus pour rembourser ses emprunts. La boucle est bouclée et le système totalement bloqué.

 

6/ L’Entreprise volumique dans l’industrie du bâtiment

Souvent, les promoteurs sont pointés du doigt pour le manque de qualité de leurs prestations dans les habitations qu’ils construisent : isolation bâclée, manque de prises électriques, malfaçons… Tous les ans, les sinistres déclarés augmentent de 7%.

Mais pourquoi tout est construit au rabais ?

Les promoteurs, comme tous les autres acteurs de l’Entreprise, n’ont pas forcément d’intention négative en soi, n’est-ce pas ? Ils cherchent juste à maximiser leur plus-value, en rognant sur les dépenses partout, en utilisant les sous-traitants au rabais.

La répartition des coûts pour des bâtiments, c’est 5% de conception, 15% de construction et 80% d’entretien. Les promoteurs ne sont concernés que par les 20% initiaux : ils conçoivent donc des bâtiments sans se soucier de leur avenir, qui reviennent ainsi plus chers à l’usager. Mais « cela ne les regarde pas », ils ne sont pas propriétaires.

Dans ce cas, c’est le principe de « Décentralisation » qui n’est pas respecté.

Par ailleurs, avec une architecture peu modulable, ni réversible, il faut détruire systématiquement les cloisons pour éventuellement changer la configuration des pièces.

Cela contribue ainsi à la production de « Déchets non assimilables ».

Chaque année, ce sont près de 46 millions de tonnes de déchets issus des constructions qui sont produites, sans pouvoir les recycler !

Partie 3 : Est-il possible de s’en sortir, et comment ?

De l’Entreprise volumique à l’Entreprise durable, une évolution suffisante ?

Les méfaits de l’Entreprise volumique, tels que présentés ci-dessus, ne sont pas une découverte : cela fait déjà une dizaine d’années que cette problématique est sérieusement questionnée. Et souvenons-nous du rapport Meadows, qui remettait en cause l’impact du fonctionnement économique sur la planète dès 1972…

Ainsi, pour diminuer l’empreinte négative de l’Entreprise volumique sur la planète, il convient donc de viser la durabilité, pour diminuer son empreinte écologique, dans une intention responsable.

Cela s’effectue non seulement au niveau de chaque entreprise, mais aussi en incluant tous les niveaux d’échelles concernés :

1/ Son impact direct (i.e. en réduisant la consommation de matières premières),

2/ Son impact indirect (i.e. en réduisant la consommation d’énergie induite par notre production et/ou nos transports),

3/ L’impact de ses fournisseurs et utilisateurs,

4/ et enfin, l’impact global sur la planète et les écosystèmes, de l’ensemble de la supply chain globale, intégrant celle des fournisseurs de ses fournisseurs, mêmes inconnus.

Pas une évidence…

D’autant que des progrès effectués dans certains domaines en matière de durabilité peuvent engendrer certains effets pervers, qui viennent renforcer le problème plutôt que l’atténuer.

Par exemple :

1/ Dans l’industrie textile responsable

Des progrès dans les processus de production et dans la moindre consommation d’eau, des alliances avec des concurrents pour soutenir une filière de production de coton moins consommatrice d’eau et d’intrants.  Mais malheureusement aussi l’adhésion aux pratiques désastreuses de « fast fashion », pour in fine augmenter les ventes de manière considérable. Et ainsi renforcer l’empreinte carbone.

 

2/ Dans un centre d’appel responsable

Doté d’une charte des bonnes pratiques, garantissant une amélioration des conditions de travail, des salaires 10% au-dessus de son secteur d’activité.

Les conseillers peuvent prendre quelques secondes de plus à chaque appel pour mieux comprendre le contexte de leur client. Sans pour autant changer les éléments structurants du système ; le services est hyper centralisé à l’étranger, le prestataire est toujours rémunéré au nombre d’appels reçus ou émis, la logique de valeur reste la même, la relation avec les clients n’est pas une priorité.

 

3/ Chez les commerciaux devenus responsables

Des formations à la vente responsable, bannissant les pratiques déontologiques douteuses, des supports marketing éco-conçus et imprimés sur du papier PEFC, des maladies mieux prises en charge. Pour autant, les objectifs, targets et autres pipe lines qui n’ont pas bougé, sinon… à la hausse !

 

4/ Le promoteur responsable

Grâce à la construction de bâtiments HQE (Haute Qualité Environnementale), qui respectent les standards zéro carbone. Tout en continuant d’utiliser un maximum de béton, très émetteur de CO, avec des bâtiments toujours destinés à un usage unique, et construit toujours en masse.

 

5/ L’agro-industriel responsable

Grâce au soutien des industriels pour réduire la quantité de ses intrants chimiques, à des contrats d’achats allongés pour offrir des perspectives d’exploitation à moyen terme.

Mais avec des prix d’achats de ses productions qui restent trop faibles pour permettre une remise en cause de ces pratiques, telles que les intrants azotés et phosphatés qui continuent de dégrader la vie des sols et la biodiversité environnante, et à dépasser un peu plus les limites planétaires.

Alors, en synthèse, est-il possible de s’en sortir ? et comment ?

Réduire ses impacts, son empreinte carbone, constituent des premiers pas nécessaires. Mais malheureusement non suffisants, car les indicateurs écologiques ne cessent de se détériorer.

Face au risque avéré d’extinction de l’espèce humaine, l’Entreprise doit changer de paradigme : passer à un objectif d’impact positif net sur les écosystèmes naturels et sociaux. L’Entreprise doit réparer, restaurer, régénérer ce qui peut l’être, recréer les conditions permettant au vivant naturel et humain d’exprimer son potentiel.

L’Entreprise doit dès à présent s’engager dans une intention, non plus seulement durable ou responsable, mais aussi régénérative.

 

Ne manquez pas notre 3ème épisode : « Dévoiler l’entreprise régénérative »