LES 3 PHASES D’UN PROCESSUS PARTICIPATIF RÉUSSI
Pour qu’un processus participatif puisse faire émerger une innovation véritable, son animation a tout intérêt à être conçue autour de trois phases bien distinctes.
Phase 1, de divergence (pour créer des choix) : il s’agit de la phase d’exploration d’un contexte, d’une question, d’une problématique.
C’est le préalable nécessaire à n’importe quelle décision ou action, pour que celle-ci prenne du sens dans son contexte. S’engager sur la voie de cette exploration de manière collective n’est pas nécessairement confortable car il s’agit d’entrer ensemble dans l’inconnu en acceptant une dose d’incertitude par essence non qualifiée.
C’est pourquoi il est essentiel que le processus d’ensemble soit guidé par une intention clairement formulée, afin que les participants soient capables de s’y engager tous ensemble. Car, si cette phase est clôturée trop tôt, les actions issues du processus apporteront des solutions potentiellement partielles et pas vraiment innovantes.
Phase 2 d’émergence (partage d’une vision) : c’est le moment où l’on voit apparaître, émerger les idées, pistes, actions, enrichies par les perspectives de tous, qui ont le plus de sens dans le contexte.
C’est aussi le degré d’ouverture maximum de l’exploration, au-delà duquel celle-ci deviendrait improductive. C’est typiquement, à l’issue d’un brainstorming, le moment où les participants se disent : « et maintenant, on fait quoi ? ».
A ce stade, c’est le moment d’inconfort maximal. Certains participants peuvent manifester de l’impatience, l’impression de perdre leur temps ou estimer que le processus ne mène nulle part.
Quand cela se produit, il est essentiel d’avancer ensemble avec confiance et détermination car c’est le moment le plus risqué du processus, celui où personne ne se sent réellement à l’aise (groan zone et grown zone = zones d’incertitude). Tout le défi est de maintenir cette phase d’émergence suffisamment longtemps pour être assez créatifs et générateurs d’idées puissantes. Les liens et l’énergie développés au sein du groupe permettent, lors de cette phase, de faire émerger un sens partagé, une vision commune.
Phase 3 de convergence (vers la décision et l’action) : c’est l’étape des solutions et des actions, vers laquelle les participants sont habitués à se précipiter, car elle a le côté rassurant du concret.
Les participants structurent un plan d’action en envisageant l’ensemble des aspects qui permettront d’être efficaces. Cette phase implique aussi une certaine exploration, mais avec une focalisation beaucoup plus précise.
Utilisation de ce modèle
Ce modèle des 3 phases est utilisé pour concevoir des processus participatifs dans leurs grandes lignes. N’importe quelle réunion peut être construite en utilisant ce modèle, quelle qu’en soit la durée.
Chacune de ces 3 phases nécessite d’être guidée par des questions précises pour orienter les échanges : quelle est la question ou le thème à traiter, qu’est-il souhaitable de réaliser, quelles sont les prochaines étapes à envisager, avec qui s’engager pour réaliser la production prévue, …
Enfin, certaines méthodologies permettent de mieux tirer partie de l’une ou l’autre de ces phases :
- Par exemple, un World Café est une méthode adaptée pour engager un groupe dans une phase de divergence.
- Une Carte Heuristique collective est un bon outil pour faire émerger des idées possibles (phase d’émergence).
- Un Forum Ouvert permet d’avancer en parallèle sur un grand nombre de ces pistes et d’aboutir à des solutions concrètes (phase de convergence).
Source : AOH, Art of Hosting Community – https://www.artofhosting.org/fr/
Et vous, vous l’utilisez comment, ce modèle ?