AVEC LE WORLD CAFÉ, UNE EXPLORATION COLLECTIVE DE CHAMPS INSOUPÇONNÉS
On ne présente plus cette démarche participative, tellement sa pratique a été popularisée dans les organisations en France, depuis déjà plusieurs années : assis en petits groupes autour de tables couvertes d’une nappe de papier blanc, nous sommes des convives discutant à bâtons rompus sur des questions successives en utilisant la nappe pour écrire, dessiner, laisser aller librement notre imagination sur les questions posées.
Néanmoins, revisiter cette démarche avec un œil neuf permet encore de se laisser surprendre…
Le World Café, une valse à 8 temps
1- Expliquer le cadre de la démarche : pour obtenir un environnement et une ambiance favorables, rien de tel que partager l’intention et les modalités de fonctionnement de la démarche : posture – nous sommes des « convives » en situation de discussions à bâtons rompus – la taille des sous-groupes, les étapes successives, le timing général, …
2- Communiquer des consignes imagées : pour entrer dans l’univers souhaité.
Au paper board, ça fonctionne aussi très bien !
3- Choisir des questions bien posées pour permettre un cheminement optimal :
3 questions successives savamment libellées (questions ouvertes sur des horizons lointains), sur 3 dimensions différentes :
- Cohésion et lien : « C’est quoi pour toi l’intelligence collective ? »
- Vision : « En quoi le développement de l’intelligence collective dans le monde actuellement est-il important ? »
- Intention et envie : « En tant que participant, quels sont tes souhaits / désirs / rêves pour ce voyage apprenant en intelligence collective ? »
4- Faire respecter le timing proposé, avec une astuce :
- 3 tours de 20’ sur 3 questions successives (cf. infra)
- Une cloche résonne 5’ avant la fin de chaque tour, permettant aux « convives » de préparer leurs conclusions dans les délais requis.
5- Inviter à dessiner sur les nappes du café (« dessine, griffonne, joue, crée ! ») :
Consigne essentielle pour sortir des modes de raisonnement habituels, laisser la possibilité aux idées de cheminer d’une autre manière. Cela facilite ensuite la narration lors du partage collectif ultérieur.
6- Brasser les tables
Après chaque tour, un secrétaire de séance reste à sa propre table (il laisse sa place à un nouveau secrétaire de séance au troisième tour) et partage avec le nouveau groupe, issu des autres tables (x p. montent d’une table, x p. descendent d’une table), les idées émises sur la nappe de papier du groupe hôte (une feuille de paper board amovible).
7- Restituer les idées à chaque tour
Oralement après le premier tour par un porte-parole de chaque table. Par le secrétaire de séance aux nouveaux participants de sa table lors du second tour. Collectivement au mur pour le troisième tour, table par table, sur des grands post-its, en ajoutant des bingos aux idées déjà émises par les groupes précédents et en formant des clusters d’idées communes.
8- La subtile animation des facilitateurs
Entre présence et absence, ils prennent soin des participants tout au long de l’animation (« art of hosting »).
Leur neutralité sur le fond des questions posées est absolue, afin de laisser le plus possible d’autonomie au groupe. Tout est une question d’équilibre et de posture…
La demande à chaque participant de lever la main pour obtenir le silence général est particulièrement impressionnante en termes d’efficacité !
Et si vous tentiez de le pratiquer, dans votre propre contexte ?
L’essayer, c’est l’adopter !