Voyage au pays de l’intelligence collective – Épisode 6 : l’intelligence collective décryptée !

L’INTELLIGENCE COLLECTIVE : ET SI SES MÉCANISMES DE FONCTIONNEMENT ÉTAIENT ENFIN DÉVOILÉS ?

L’Intelligence collective, c’est la capacité d’un groupe à tirer parti de ses ressources davantage collectivement qu’isolément : mais comment s’y prendre concrètement pour la développer ?

Otto Scharmer, dans son ouvrage « Théorie U : Diriger à partir du futur émergent, Pearson – 2012 », décrit quatre niveaux de d’écoute et de conversation possibles dans un groupe, du moins interactif (je t’écoute poliment) au plus génératif (nous co-créons).

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Chaque champ représente un modèle de communication de plus en plus complexe :

  • des modes fermés – parler à partir de positions et de compréhensions toutes faites, préjugés, a priori –
  • à des modes ouverts, générant de nouvelles connaissances et d’autres apprentissages (créativité collective).

 

Une grille plus élaborée permet de mieux comprendre le sens de ces 4 quadrants.

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Premier quadrant (« 1. Télécharger – Écoute polie »)

Nous écoutons les autres de notre point de vue interne (cf. point au centre du cercle) en nous basant sur notre propre histoire, notre propre cadre de référence.
Nous « enregistrons » ce qui est dit, mais n’entendons que ce qui confirme notre propre histoire, pour reproduire ce qui nous est déjà connu. Il s’agit d’être poli.

 

Deuxième quadrant (« 2. Différencier – Écoute factuelle »)

Nous commençons à nous écouter et à entendre les idées des autres, objectivement, de l’extérieur de notre cadre de référence (cf. point sur le bord du cercle).
Nous sommes centrés sur les faits, les données. Nous tentons de faire taire notre voix du jugement intérieur, pour écouter ce qui est exprimé devant nous.
Mais si, cette fois, nous disons ce que nous pensons, nous nous concentrons trop souvent sur nos différences, ce qui entraîne immanquablement affrontements et / ou conflits.

 

Troisième quadrant (« 3. Questionner – Écoute empathique »)

Nous écoutons les autres avec empathie, en nous enquérant de leur subjectivité, en tentant de voir de leur propre point de vue, avec leurs lunettes. Nous essayons de nous mettre à l’intérieur de leur cadre de référence, subjectivement, donc à l’extérieur du notre (cf. point à l’extérieur du cercle).
Nous passons de l’observation du monde objectif (objets, faits, données) à l’écoute de l’histoire d’un Moi vivant et évoluant (le monde du Toi, de l’autre).
En nous questionnant mutuellement, nous commençons à partager nos propres visions du monde, nos représentations et hypothèses et nous nous concentrons sur les parties qui nous rassemble : c’est le début d’un dialogue réflexif.

 

Quatrième quadrant (« 4. Co-créer – Écoute générative »)

Nous écoutons non seulement en prenant en considération l’intérieur de nous-mêmes ou des autres, mais aussi l’ensemble du système qui nous entoure et qui est concerné (cf. les petits points autour du cercle, qui symbolisent « l’importance du tout »).
Les frontières s’abolissent, le temps ralentit, nous laissons émerger en nous des idées qui viennent d’ailleurs et qui ne demandent qu’à s’exprimer au travers de dialogues génératifs avec les autres.
Ce mode d’écoute va bien au-delà du champ habituel et nous relie à une sphère d’émergence encore plus profonde. Il implique d’accéder non seulement à l’ouverture de notre coeur, mais également à l’ouverture de notre volonté – notre capacité à nous relier à la plus haute perspective future qui puisse émerger.
Otto Scharmer appelle cet état le « Presencing », contraction anglo-saxonne de « Presence » et de « sensing » (sentir, ressentir).

 

Nous accueillons ainsi le futur émergent. C’est dans ces moments précis que nous sommes dans le « flow », en pleine présence de nous-mêmes, des autres et du tout qui nous entoure.

 

Et vous, dans votre fonctionnement collectif, à quels moments cela vous arrive d’accéder au 4ème quadrant ?